Etude linéaire, Sylvie, Nerval, Chapitre VI
Sylvie est une nouvelle qui figure dans Les Filles du Feu, recueil de nouvelles et autres textes en prose de Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie (1808-1855), publié à Paris en 1854.
Le narrateur essaye de se souvenir d’une femme qu’il aimait en même temps qu’une autre. L’histoire alterne entre présent et passé, concernant tour à tour les différents amours passés du personnage principal. Trois femmes ont particulièrement marqué le héros : Adrienne une jeune aristocrate rentrée au couvent et pour laquelle l’auteur n’a ressenti qu’un amour platonique, Aurélie une jeune femme qu’il rencontre bien plus tard dans la nouvelle et qui lui rappelle étrangement Adrienne, et enfin Sylvie issue d’un milieu paysan son amie et amour d’enfance. Dans cet extrait situé au chapitre 6 de la nouvelle, le narrateur et Sylvie vont rendre visite à la vieille tante de celle-ci. Au cours de ces retrouvailles, le narrateur et Sylvie ressuscitent l'époque où la tante était jeune, au dix-huitième siècle. Ce chapitre est donc le récit d'une nouvelle remontée dans le temps. Dans un premier temps, le personnage de Sylvie a un rôle d’initiatrice auprès du narrateur en l’introduisant dans la chambre de sa grand-mère ; elle lui permet ainsi d’accéder à une époque révolue. Puis la découverte des objets ayant appartenus à la tante font entrer le narrateur et sa compagne dans le tourbillon éblouissant et euphorique d’un temps passé. Enfin l’appel de la vieille tante crée un brusque retour dans le présent, qui permet une dernière évocation d’un passé encore vivant pour celle-ci. Ce texte, extrait du chapitre « Othys » présente une narration poétique, et permet au narrateur un va et vient permanent entre passé et présent, sans que le lecteur ne sache vraiment les distinguer. Nous sommes en présence d’un théâtre de l’intimité et du souvenir où passé et présent s’entrelacent.
Ainsi, de quelle manière le souvenir