Analyse du sujet - L'opposition entre être et paraître est un lieu commun de la philosophie. Elle sert aussi à décrire des expériences quotidiennes. Ainsi, lorsque nous découvrons un nouveau lieu ou une nouvelle personne, nous disons facilement : « en apparence, elle est ainsi, mais en réalité, elle est autrement. » Cette opposition a donc pour nous un sens immédiat, qui évoque plutôt l'image d'un voile déformant. Derrière les apparences, ont découvre la réalité. On voit d'emblée l'opposition de deux « couches » de réalité, de deux « mondes » coexistants. Cette « précompréhension » permet-elle de saisir les enjeux philosophiques qui sont à l'origine de la séparation de l'apparence et de la réalité. Cette dernière aboutit en effet à un paradoxe dans la définition de l'objet de la connaissance : la réalité véritable est précisément ce qui ne apparaît pas, ce qui est au-delà des apparences. Comment comprendre ce paradoxe ? - Etre et paraître semble donc, d'après le sens commun s'opposer. L'être peut en effet se définir comme ce qui reste toujours identique à lui-même, quand le paraître est plutôt, parce qu'engager dans le monde sensible, soumis à un changement continuel et perpétuel. - Ce qui est ici mis à la question c'est non seulement la légitimité mais encore la pertinence d'une telle opposition entre être et paraître. On peut se demander justement dans quelle mesure cette opposition pourrait nous apparaître nécessaire, comme un impératif : l'on sera donc amener à traiter de la perspective épistémologique, ou gnoséologique dans la mesure où il nous semble, a priori, difficile de pouvoir connaître véritablement ce qui apparaît puisque précisément ce paraître est soumis au changement et n'est jamais identique à lui-même. c'est donc a fortiori nos modalités propres de connaissance qui sont ici mis à la question : est-il de la nature de notre esprit de pouvoir connaître ce qui par définition change tout le temps, n'est jamais identique à