Etat actionnaire
[ 19/10/09 ]
Le portefeuille de participations cotées de l'Etat a chuté de 24 milliards d'euros en un an, et le résultat net a reculé. Les dividendes perçus devraient atteindre 4,9 milliards cette année.
Depuis plusieurs années déjà, l'Etat n'était plus un actionnaire dormant. Jouant davantage un rôle de stratège, il demandait plus de comptes, et de liquidités, aux entreprises. La crise l'a amené à ajuster sa stratégie, comme l'illustre le rapport annuel sur l'Etat actionnaire que le gouvernement s'apprête à publier. La mise en place de la Société de prise de participation de l'Etat (SPPE) et du Fonds stratégique d'investissement, ainsi que le plan automobile, ont constitué les grands faits marquants : l'Etat est venu au secours du système financier, avec la volonté, toutefois, de ne pas s'immiscer au capital des banques. Il s'est en revanche invité durablement dans l'économie via le FSI, doté de 20 milliards d'euros. Il a en outre demandé aux entreprises publiques (EDF, GDF Suez, RATP, SNCF, La Poste) de contribuer fortement au plan de relance (4 milliards d'euros). Et a dû, évidemment, se résoudre à réduire au minimum les ventes de titres et les opérations financières. Plutôt que de privatiser, l'Etat a pris 33 % du capital de STX France (ex-Chantiers de l'Atlantique) et accepté de percevoir une partie des dividendes versés par France Télécom et GDF Suez en actions, ce qui a accru son poids dans ces entreprises. Bref, la place de l'Etat dans l'économie s'est globalement élargie.
Rupture dans les performances
Au final aussi, les entreprises dont l'Etat est actionnaire ont plutôt bien traversé la crise. La récession a néanmoins marqué une rupture en matière de performances financières. Le portefeuille de participations cotées de l'Etat a chuté de 128,5 milliards d'euros au 15 septembre 2008, à 104,6 milliards un an après (l'effet prix se limitant à 17,8 milliards), soit une baisse de