Dans quelles mesures peut on dire que le recueil Les Mains Libres est une œuvre surréaliste ?

Le recueil Les mains libres, publié en 1937, se présente comme une œuvre à quatre mains, composée de deux partie, signée de Man Ray et de Paul Eluard, connus pour leur participation active au mouvement surréaliste né à Paris dans les années 20. L’originalité première du recueil tient a ce que ce sont les mots qui illustrent les dessins.Une telle collaboration, d'autant plus originale qu’ici ce sont les poèmes qui illustrent les dessins, est déjà en soi un signe d’appartenance à ce mouvement. Il semble donc légitime de se demander en quoi ce recueil peut être plus précisément qualifié de surréaliste. Nous analyserons les différents motifs et thématiques récurrentes puis nous étudierons les procédés artistiques mis en œuvre.
Des motifs surréalistes parsèment le recueil. On note au fil du recueil la présence de motifs récurrents comme la femme, l'amour, le rêve et la liberté. Le titre même du recueil est programmatique: il semble réfuter l'expression "les mains liées" et annoncer ainsi l'évocation d'une certaine liberté tandis que les mains, vecteur de la création, peuvent favoriser le contact amoureux avec la femme.
L’image de la femme
La femme, plus encore la femme aimée est au cœur de la pensée et de la poésie surréaliste. Dans ce recueil qui appelle a la libération, présente la femme comme un élément essentiel et central.
La révolution surréaliste souhaite libérer la femme des interdits moraux qui durant des siècles ont pesé sur elle. La femme doit retrouver son droit naturel de plaisir et de liberté. « Nu » p 62/63 illustre cette idée, la censure bourgeoise d’origine religieuse qui pèse sur les attributs sexuel de la femme indigne Eluard, « au pays des figures humaines/ On s’apprète à briser ta statue riducule. » c’est pour lui de l’hypocrisie. Il souhaite l’image d’une femme libérée de toute exploitation, son arme de libération est l’érotisme, elle retrouve son