Les dialogues ne riment à rien car Samuel Becket a voulu montrer, tout comme Ionesco, que les dialogues ne mènent à rien. la thématique est apparemment la même, apparemment indéfiniment répétitive : le temps humain, l’attente, la quotidienneté, la solitude, l’aliénation, la mort, l’errance, la non-communication, la déchéance, et aussi - plus rarement - l’espoir, le souvenir, le désir. deux clochards (qui n'ont rien d'autre qu'eux-même... comme nous tous finalement), un arbre (la nature, sans quoi la vie est impossible) et une corde (sans quoi le choix de la mort est impossible)... et puis ce Godot que l'on attend avec espoir Dans cette scène, on ne connaît ni progression, ni évolution, ni transformation substantielles. C’est le théâtre de la nudité, de la condition humaine réduite à une inanité absurde. En attendant Godot est une pièce où rien ne se passe ou presque, si l’on attend de ses personnages volonté et action, un décor neutre ou plutôt quasi vide, qui se démarque par son insignifiance. il est aisé de relever le thème du langage. Celui-ci est si riche qu’il risque d’obnubiler tout le reste. Quand le personnage souffre, il parle ; quand il se réjouit, s’il se réjouit, il parle ; quand il se tait, le silence devient paradoxalement une forme d’expression. L’intérêt du langage peut être lu en filigrane dans le titre : En attendant, en l’occurrence Godot, les personnages sentent le besoin de faire quelque chose. Or, une attente n’est généralement meublée que par des mots, surtout quand on est dans un espace qui, de par sa platitude et sa vacuité, rend caduque toute velléité d’action. L’histoire des multiples tentatives de pendaison des deux personnages est sans doute une manière de signifier que même la mort n’est pas une opération de tout repos. Leur première tentative est évoquée par Vladimir avec un lyrisme si émouvant qu’il donne l’impression d’avoir raté une opportunité inespérée, Lors de leur deuxième tentative, ils ne pourront même pas se mettre