Electronique
« Je ne vois dans tout animal qu’une machine ingénieuse, à qui la nature a donné des sens pour se remonter elle-même, et pour se garantir, jusqu’à un certain point, de tout ce qui tend à la détruire, ou à la déranger. J’aperçois précisément les mêmes choses dans la machine humaine, avec cette différence que la nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l’homme concourt aux siennes, en qualité d’agent libre. L’un choisit ou rejette par instinct, et l’autre par un acte de liberté. (…) La nature commande tout à l’animal, et la bête obéit. L’homme éprouve la même impression, mais il se reconnaît libre d’acquiescer ou de résister. (…)
Tout animal a des idées puisqu’il a des sens, il combine même ses idées jusqu’à un certain point, et l’homme ne diffère à cet égard de la bête que du plus ou moins. »
J.J. Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Flammarion, Paris, 1992, p. 182 et sq.
1) Quelle est la spécificité humaine selon Rousseau ? Citez le texte (courte citation) puis expliquez en vos propres mots.
2) Est-ce que Rousseau vous semble avoir la même vision de l’animal que Descartes? Répondez oui et non et dites pourquoi en vos propres mots.
« Il serait triste pour nous d’être forcés de convenir que cette faculté distinctive, [la perfectibilité], presqu’illimitée, est la source de tous les malheurs de l’homme ; que c’est elle qui le tire, à force de temps, de cette condition originaire, dans laquelle il coulerait des jours tranquilles et innocents ; que c’est elle, qui le faisant éclore avec les siècles ses lumières et ses erreurs, ses vices et vertus, le rend à la longue le tyran de lui-même et de la nature. »
3) De quelle faculté humaine traite Rousseau ici ? Définissez-là en vos propres mots.
4) Qu’entend Rousseau par « cette condition originaire » ?
5) Donnez trois exemples qui illustrent l’expression : l’homme devient « le tyran de lui-même » et