Education enfant & société
Revue Ouvertures ° 103/2001 de l’A.M.S.P. (Association médico-sociale protestante de langue française – Professeur Jean BAUBEROT, Sociologue.
(voir pièce jointe précédente pour la présentation de M. J. Baubérot)
Si on veut parler de sociologie à propos de l’enfant, c’est en le replaçant dans son contexte, son milieu social, c’est-à-dire majoritairement son rôle d’élève à l’école.
Hypothèses de sociologues
Qu’elle soit républicaine ou démocratique depuis les années 60 – 70, l’école n’a jamais été vraiment unique. Aujourd’hui encore, on distingue d’une certaine manière l’école du peuple et celle de la bourgeoisie.
Elle est peut-être devenue plus juste sur le principe (démocratique) mais reste dans les faits profondément injuste.
Les deux raisons en sont :
- Massification - Individualisation
Tout le monde peut aller au collège mais la transmission des savoirs a été tirée vers le bas pour se mettre au niveau du plus grand nombre. Les plus doués sont encore plus doués.
On a uniformisé l’enseignement au détriment d’une nécessaire diversification.
Les disciplines depuis le temps sont restées les mêmes, ségrégatives (réussite / échec scolaire).
En conséquence de quoi, la massification côtoie l’individualisation.
Cela génère la désinstitutionalisation ; la personne est au centre, prioritaire, au dessus de l’institution.
Dans les différents secteurs d’activités de la société, il en est ainsi : patient, usager… élève. A cet égard, l’école est le reflet de la société.
Ce rapport inégalitaire, qui en est cause, entre instituant et institué a atteint son paroxysme après mai 68.
Cependant, force est de constater une nouvelle fois que l’égalité des chances n’égale pas l’égalité de réussite !
Car si l’enfant est au centre, il est responsable de ses résultats. Il n’a plus qu’à réussir, ce qui explique tous les efforts déployés hors apprentissage scolaire. Dans ces conditions, il n’a pas droit à l’échec