Ecriture d'invention-romantiques
Cinq ans, que tu es parti, cinq ans que je perdure seul, que j’erre, à travers la mélancolie et l’amertume. Tes chimères et idéologies passées me tourmentent, me hantent, et c’est des suites d’une longue agonie que je vais sans doute te rejoindre, attiré par cette force spirituelle qui me subjugue de jours en jours. C’est pourquoi, peut être comme une donation j’offre cet écrit, de peu de valeur certes, à tous ces insectes, grouillant sur ce bas monde. Mais avant de m’élever, j’aimerais cracher toute mon acrimonie, c’est donc pour quoi j’écris cette lettre.
J’ai tout essayé, en vain. Les drogues et l’ivresse, échappatoires éphémères, paradis artificiels accessibles par tous. Sources d’inspiration brèves pour les poètes meurtris, bien souvent, c’est une destruction lente, terrible. J’ai moi-même pris, par un drôle de chemin, des épines pleins les bras, je me suis troué la peau, sans espoir. Inexorablement, après l’élévation due à l’absorption de ces substances, la pente est plus raide, redescendre de son piédestal est plus dur.
La nature et ses bienfaits. Sans doute ce qu’il m’a le plus inspiré, l’euphorie dans laquelle je me complaisait, rien qu’a la vue d’un oiseau, s’envolant du haut d’une branche d’un fier et noble sapin. De ça et là de mes voyages, j’ai découvert des endroits sublimes. Elle se joue de moi, et quand je m'aventure sous ses feuillages, même ensoleillés, très doucement mes souvenirs me fuient, comme enlacés par une nuit totale, aussi froide que généreuse. Cette feuille morte qui court vers d'autres lieux, le long de ce ruisseau frivole et sur cet arbre plus malin que mes ancêtres, j'entrevois un visage. Au frisson d'une branche, je la sens, la puissante nature, qui se replie dans l'ombre, elle s'amuse de ma peur et me fait trébucher dans un fourré. Je revis. A travers la nature, c’est mon existence entière qui est