Economie
Enjeux et ambiguïtés
Géraldine FROGER
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines,
C3ED UMR IRD-UVSQ n° 063, France
En témoignent les nombreux articles et ouvrages publiés distinctement à leur sujet, la « mondialisation » et le « développement durable » sont des termes à la mode. Toutefois, il est difficile d’en cerner les contours précis du fait de leurs usages multiples. Les ambiguïtés qui entourent ces notions comptent aussi pour beaucoup dans le succès qu’elles rencontrent.
Si la plupart des auteurs s’accordent à considérer la mondialisation comme un concept opératoire dans l’analyse des réalités contemporaines, il n’existe pas pour autant de définition qui fasse autorité (Carroué,
2005). La mondialisation est un problème économique complexe et multidimensionnel qui englobe non seulement la dimension des échanges de biens et services, mais aussi celle de la mobilité de la production de biens et services (investissements directs à l’étranger), et celle de la circulation des capitaux.
Si la mondialisation est un phénomène ancien qui accompagne le processus d’extension progressive du système capitaliste1, force est de constater que ce phénomène est produit par des politiques, des acteurs porteurs d’un projet et que les modalités de la mondialisation se transforment au cours du temps. Michalet (2004) présente différentes phases historiques de la mondialisation : la première, qu’il qualifie de « configuration inter-nationale » se caractérise par une dimension dominante – celle des échanges de biens et services – et des acteurs principaux que sont le marchand et l’État-nation ; la deuxième, qu’il qualifie de « confi-
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1 Pour une analyse relative à la nature et à l’ampleur des transformations économiques des deux dernières décennies du XXe siècle auxquelles est souvent associé le terme de « mondialisation », voir Serfati