Démosthéne
Doté d’un défaut d’élocution, il s’entraînait à parler, dit-on, avec des cailloux dans la bouche. Devenu logographe, il rédigeait et déclamait ses plaidoyers dans les procès d’État, pour le compte du ministère public. Grâce à ses dons d’orateur, il entra en politique vers 354 avant JC, et tenta de mobiliser les sentiments nationalistes des Athéniens sur la menace d'invasion par les troupes de Philippe II de Macédoine, enflammant l’assemblée par une série de discours passionnés, les Philippiques (réorganisation de l'armée), les Olynthiennes (porter secours à Olynthe), les discours Sur la paix et Sur les affaires de Chersonèse (prendre des mesures face à la guerre imminente).
Démosthène a devant lui une Grèce divisée, affaiblie par les luttes qui ont opposé dans le passé les cités les unes aux autres, et les ont laissées plus méfiantes à l’égard du voisin grec que de l’étranger. Nul ne s’inquiète des conquêtes successives de Philippe de Macédoine, qui menace les positions d’Athènes dans les Détroits, tandis qu’il s’assure des alliés en Grèce même en écrasant ceux qui lui résistent. En face de ces menaces, Athènes semble frappée de léthargie: l’égoïsme des possédants qui se refusent à payer l’impôt, et du peuple qui ne songe qu’à jouir gratuitement des spectacles, laisse la flotte en piteux état, tandis que la répugnance de tous à servir dans l’armée réduit celle-ci à des troupes de mercenaires mal payées.
En -340, devenu le chef du parti patriotique, il convainquit ses concitoyens, alliés aux Thébains, de partir en guerre contre Philippe II. Malgré leur défaite à Chéronée en -338, il