Droit administratif : la déconcentration- préfet ...
La déconcentration consiste en un aménagement de l'exercice des compétences au sein d'une même personne morale. Plus précisément, elle implique un transfert du pouvoir de décision d'une autorité supérieure vers une autorité inférieure qui lui reste hiérarchiquement subordonnée. Ainsi définie, elle peut apparaître au sein de toute institution mais, en pratique, elle est essentiellement appliquée à l'État où sa nécessité se fait le plus sentir. Il est, en effet, difficilement concevable que les services centraux soient seuls habilités à décider ; il en résulterait inévitablement un encombrement à l'origine de retards dans l'édiction des mesures indispensables et, bien souvent, une inadaptation de celles-ci en raison d'un éloignement qui ne permettrait pas de percevoir et de prendre en compte les contraintes particulières liées à certaines situations locales.
La notion de déconcentration est néanmoins apparue tardivement dans la terminologie juridique. Longtemps, elle a été confondue avec la décentralisation à laquelle on rattachait toutes les réformes tendant à transférer le pouvoir de décision des autorités centrales aux autorités administratives situées en province, quel que soit leur statut. Sa spécificité ne sera véritablement reconnue que vers la fin du dix-neuvième siècle, après que Léon Aucoc ait introduit le terme en
1865 pour rendre compte de nouvelles modalités d'exercice du pouvoir administratif. Encore faut-il observer que son usage restera limité.
Pendant plus d'un siècle encore, les administrations étatiques en province seront dénommées services extérieurs de l'État dans les textes officiels ; il faudra attendre 1992 pour que le législateur impose l'appellation de services déconcentrés.
La mise en oeuvre de la déconcentration est pourtant une réalité dès le Second Empire. Alors que la Restauration et la Monarchie de Juillet s'étaient limitées à