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Sport et politique, les deux inséparables
Obama et le basket, Mandela et le rugby, Sarkozy et le jogging: les politiciens se servent du sport à des fins diplomatiques ou électorales. Les JO de Vancouver n'échapperont pas à la règle. Par Geneviève Grimm-Gobat
Difficile en sortant d’«Invictus» de ne pas voir dans le sport un merveilleux ciment social, un vecteur de rapprochement entre les peuples. Le film de Clint Eastwood suscite bien des émotions dans les salles obscures mais ne relève-t-il pas d’un idéalisme outrancier? En pariant sur une équipe de rugby pour réconcilier un pays en pleine crise, Nelson Mandela a, en l’occurrence, visé juste. Galvanisés par l’enjeu, les joueurs ont gagné sportivement et politiquement. La paix par le rugby, quel beau message! Mais le sport fait-il vraiment des miracles? Aujourd’hui, Barack Obama, comme Mandela hier, utilise le sport à des fins politiques. Ce n’est pas un ballon ovale mais un ballon rond qui lui sert d’arme. Les journalistes américains parlent de sa «basketball diplomacy». En juillet dernier, le président offrit à son hôte chinois, Wang Qishan, un ballon de basket dédicacé en guise de cadeau. Une dédicace de Barry O’Bomber, le surnom de basketteur d’Obama… La «dunk diplomatie» du président américain lui permettrait même de faire avancer des dossiers grâce à un bon match de basket (voir «L’Equipe Mag» du 16 janvier 2010). Démodés les déjeuners d’affaires, depuis un an la tactique du président consiste à inviter des élus hostiles à ses réformes à venir jouer au basket à la Maison-Blanche ou à regarder un match de foot US dans sa salle de projection privée.
Obama met son «dunk» au service de ses réformes impopulaires. David Sanger, correspondant à Washington du New York Times: «Pour le président, le sport n’est pas une arme mais plutôt une clé pour rencontrer les gens et faire avancer les choses».
L’usage du jogging par Nicolas Sarkozy est un exemple moins glorieux d’un