Disserte bel-ami
Sujet : Bel-Ami, un roman pessimiste ?
[Introduction] Il a souvent été reproché aux naturalistes de ne pas croire en l'homme, en particulier à Guy de Maupassant, dont le pessimisme paraît manifeste dans les nouvelles comme dans les romans. À première vue, Bel-Ami, son deuxième roman, qui est l'histoire d'une ascension et d'une réussite, semble cependant moins noir que les autres. En réalité, le pessimisme de Bel-Ami se lit dans le regard impitoyable de Maupassant sur son héros, sur la société et sur la vie. [Annonce Q° + plan]
[I. Le roman d'une réussite apparente] [1. Le roman d'une ascension] Bel-Ami est le roman d'une ascension. Un obscur employé de bureau devient, en l'espace de trois ans, un homme influent, le rédacteur en chef d’un grand journal parisien et le gendre de son directeur, non sans avoir amassé une jolie fortune, avant même d'épouser Suzanne Walter. Dans Bel-Ami, la vie du héros commence à suivre une courbe ascendante dès la scène d'exposition, lorsqu'il croise un soir, place de l'Opéra, un ancien camarade de régiment, Forestier, qui va le faire entrer à La Vie française. Ce parcours n'est d'ailleurs nullement achevé à la fin du roman, car après son ascension professionnelle et sociale, Bel-Ami s'est donné pour objectif de réussir sa carrière politique. À la dernière page, Maupassant montre son héros sortant de la Madeleine, après la cérémonie du mariage, et découvrant le panorama parisien : « Il lui sembla qu'il allait faire un bond du portique de la Madeleine jusqu'au Palais-Bourbon. »1
[2. Le roman d'une réussite] L'ascension de Georges Duroy coïncide avec une réussite professionnelle, financière et sociale que tous reconnaissent et que beaucoup lui envient. Le jeune homme qui avait échoué à deux reprises au baccalauréat, l'employé besogneux qui se morfondait d'ennui dans les bureaux du chemin de fer et qui supportait mal sa position de subalterne, devient rapidement un échotier capable de