Dissertation Philo
Introduction
« Je n’ai pas fait exprès », « je n’avais pas toute ma tête », « ce n’était pas moi » : autant de jugements portés a posteriori sur une action que l’on regrette et qui se présentent comme une justification, voire une excuse en évoquant quelque chose qui échappe à la conscience. Mais peut-on vraiment s’excuser en disant : « J’ai agi inconsciemment » ? www.annabac.com © H A T I E R 2009
Il semble que la définition même du sujet moral et juridique repose sur son identité, qui subsiste à travers le temps, et que l’idée d’action inconsciente ne pourrait en rien permettre à l’homme d’échapper à ses responsabilités.
Cependant, reconnaître sa faute révèle que même si les effets de l’action sont moralement ou juridiquement désastreux, l’intention qui la guidait n’était pas malveillante et en ce sens sa moralité est peut-être préservée.
Est-il alors possible de considérer l’homme dans toute sa dignité morale tout en expliquant certaines de ses actions par l’existence d’un inconscient psychique ? Autrement dit, peut-on concilier le déterminisme psychique et la liberté humaine qui préside à toute responsabilité morale ?
1. L’inconscient ne peut servir d’excuse car l’homme est un sujet moral toujours responsable
A. L’identité de la personne subsiste à travers le temps : le sujet responsable moralement et juridiquement
L’homme se définit en tant que sujet d’un point de vue théorique et pratique, c’est-à-dire qu’il a à la fois un pouvoir de détermination des choses
(sujet de la connaissance), et un pouvoir d’autodétermination (sujet moral libre). Pour que le sujet puisse assumer toute sa responsabilité morale et juridique et répondre de ses actes (la responsabilité vient du latin respondeo, répondre), il faut nécessairement que ce soit la même personne qui ait agi qui se repente, s’excuse ou que l’on pardonne ou condamne. L’idée