Dissertation
Le poète est en effet un homme pouvant apparaître comme différent. C'est même parfois lui-même qui revendique cette différence.
Premièrement, on peut affirmer que le poète semble parler une autre langue. Il sait révéler les richesses de cette dite langue ainsi que les possibilités qui sont masqué par l'usage commun. Ainsi, il a un rapport différent au langage, ce qui le distingue de l'usage commun, utilitaire. On peut même aller jusqu'à dire qu'il joue avec le signifiant, maîtrisant habilement les mots tant dans leur matérialité physique que sonore. Stéphane Mallarmé, entre autre, dans son poème "Ses purs ongles très haut ..." (qu'il voulait nommer "Sonnet allégorique de lui-même"), maîtrise parfaitement cet art. En effet, poème simple au premier abord de par sa forme classique ainsi que ses rimes croisées dans les quatrains et l'alternance des rimes féminines et masculines, il se révèle plus mystérieux qu'il n'y parait. Tout d'abord, ce poème se démarque de par la rareté de ses rimes : seulement deux sonorités, "o" ou "yx". Le vocabulaire du poème est, de ce fait, très recherché et hautement soutenu. Le poète ne délivre ici aucun message, il ne s'agit que d'une pure création poétique. Le poème parle du vide, de l'absence tout en incarnant cette dite absence, puisque qu'il ne délivre aucun message. Ce vide est d'ailleurs marqué tout au long du poème, lorsque Mallarmé use du champ lexical du vide et joue avec les sonorités de manière à ce qu'elles s'annulent entre elles. Mais la poésie est un également un art qui peut se révéler opaque, amenant parfois le lecteur à rejeter ce qu'il ne comprend pas. C'est notamment le cas des poètes surréalistes, qui tiennent parfois des propos quelque peu déconcertant. Paul Eluard écrit, dans "Les dessous d'une vie" : "Mais je ne trouve qu’un bar qui est à la fois bar, boulangerie et pharmacie. Cet endroit est complètement désert. Je dépose G… sur un lit de camp et m’aperçois qu’elle est devenue toute petite. Elle