Dissertation corrigée travail et intégration sociale
« Les mutations récentes du travail peuvent-elles remettre en cause sa capacité d’intégration sociale. »
DOCUMENT 1
Dans les sociétés modernes, le travail a largement contribué à l'intégration sociale des individus, au côté d'autres institutions aussi importantes que le droit, la religion, l'école ou encore la famille. Dans une perspective durkheimienne, l'intégration est un processus qui engage à la fois des interactions, une uniformisation des passions et, enfin, l'adoption de valeurs similaires. À des degrés divers, travailler signifie tout cela à la fois: être pris dans des relations sociales multiples (de coopération, de subordination, de contestation...), se couler dans le moule des règles qui assurent une relative homogénéité dans le traitement des besoins (mode de rémunération, conditions de travail…) et, enfin, partager des croyances communes à même de fonder des identités collectives (de métier, d'entreprise...).
Source : M. Lallement, Temps de travail et modes de vie, PUF, 2003.
DOCUMENT 2
On peut légitimement parler d'exclusion et de dualisation quand les problèmes de chômage, de précarité, de pauvreté se superposent dans les mêmes groupes et se renforcent mutuellement, créant ainsi de véritables ensembles sociaux. Pour le dire simplement, on peut cerner toute une série de facteurs dont l'addition fait passer de l'autre côté, du côté de l'exclusion.
Source : François Dubet, "Inclus/exclus : une opposition pertinente ?",
In Cahiers français n°314, mai-juin 2003.
DOCUMENT 3
Pourquoi les gens se mobilisent-ils dans leur travail ? Parce qu'en échange de ce que j'appelle la « contribution », ils espèrent une rétribution. [... ] Contrairement à ce que l'on croit, la rétribution principale est symbolique ou morale : la reconnaissance. Il y a bien sur des formes matérielles de rétribution comme le salaire ou les primes. Mais l'efficacité de l'argent dépend de la dimension symbolique. Certains touchent des salaires