discrimination à l'embauche document
Près de 6.500 CV « tests » envoyés à plus de 1.000 entreprises : par son ampleur, l'étude présentée hier par la société d'intérim Adia permet de dresser un état des lieux d'une finesse inédite des discriminations à l'embauche en France. L'étude a été menée en recourant au « testing », c'est-à-dire à l'envoi de CV dont on ne change à chaque fois qu'une donnée (âge, nom, sexe, handicap ou pas) afin de comparer les réponses positives obtenues par le faux « candidat de référence » _ un homme « de souche française » de 30 ans _ et les autres.
Le premier constat est particulièrement inquiétant : les résultats obtenus, comparés à ceux d'une étude précédente de moindre ampleur, indiquent que les discriminations « ont plutôt augmenté depuis 2004 », et ce aussi bien pour les seniors et les personnes de couleur que pour les femmes avec enfants. En clair, malgré les discours tenus par les employeurs sur l'importance de la diversité, seules les personnes handicapées voient leur accès à l'emploi s'améliorer, selon Adia. Or, alors que la France se refuse à toute politique de discrimination positive, il convient de noter que les personnes handicapées sont aussi les seules pour lesquelles des quotas sont imposés aux entreprises.
Tandis que le gouvernement a lancé avant l'été son plan pour l'emploi des seniors, les candidats de plus de 45 ans sont « les premières victimes de discrimination ». Selon l'étude, ils sont trois fois moins (32 %) souvent convoqués à un entretien que le candidat de référence et le phénomène est très marqué pour les cadres (14 %) _ à l'opposé, les discriminations sont les moins fréquentes pour les ouvriers _ et dans les entreprises de plus de 200 salariés. « Le jeunisme est toujours aussi fort », souligne le sociologue Jean-François Amadieu, maître d'oeuvre de l'étude.
Sans surprise, les seconds