Dimension sociale de l'union europeenne
Le modèle social européen est une réalité à laquelle les citoyens européens tiennent et ne veulent point voir disparaitre avec la mondialisation. Il constitue une originalité qui les distingue des autres, en particulier du modèle social américain auquel il est souvent opposé.
Le modèle social européen se distingue par une conception généreuse et protectrice de l'être humain et consiste à lui accorder des droits, des avantages et de la protection durant toute sa vie. Il est ancré dans une histoire commune et se fonde sur une tradition de la négociation collective, une protection de l’individu contre les aléas sous l’impulsion d’un État garant de la cohésion sociale. L’action concertée des partenaires économiques et sociaux et l’État vient en complément de l’économie de marché qu’il essaie d’humaniser en rectifiant ses effets néfastes.
Bien avant la guerre, des pays européens avaient déjà commencé à prendre des mesures sociales. En France, sous le gouvernement du Front Populaire auquel ont participé des femmes pour la première fois avant même que leur fût accordé le droit de vote, ont été mis en place les congés payés, la réduction du temps du travail et un secrétariat aux sports et aux loisirs. Après la guerre, les différents États européens ont pris des mesures sociales importantes pour atténuer les souffrances et les conséquences désastreuses que la guerre a causées aux populations. Une fois mises en place, ces mesures sociales n'ont jamais été remises en cause même pendant les périodes de plein emploi et de prospérité économique.
Avec la construction européenne, le domaine social est progressivement devenu une composante du projet européen. Dans le traité de la CECA, la Haute Autorité avait entre autres, pour mission, d'assurer l'amélioration des conditions de travail dans les mines d'acier et de charbon dans six États et le traité de Rome parle de l’ «Amélioration des conditions de vie et de travail » et de