Devoir de politique sociale
A l’origine de la mise en place, en Afrique noire francophone, d’institutions à vocation économico sociale, par la métropole, il y avait sans conteste, une volonté de satisfaire des besoins purement mercantilistes et capitalistes. Cette mainmise de la France sur nos économies, pendant presque un siècle, avec son avalanche de conséquences néfastes, n’a pas manqué d’affecter les fondamentaux d’un développement durable, pour notre pays.
N’était-ce pas là une raison suffisante pour nos gouvernants, au lendemain des indépendances, d’opérer une rupture d’avec cette vision inadaptée, sous nos tropiques ? Il convient, toutefois, de faire remarquer que les modèles de développement productivistes adoptés par nos élites, après 1960, ont réussi la triste prouesse de créer un délitement des structures sociales de base auxquelles doit être adossée toute politique de développement.
Voilà le contexte qui semble fonder le choix, par notre pays, d’un développement à la base, autocentré et approprié par les populations. Pour résoudre une telle problématique, il ne serait pas sans intérêt, dans un premier temps, de préciser le contexte de production d’un tel choix (1), et, dans un second temps, d’indiquer les mécanismes de solidarité permettant de structurer une dimension sociale du développement à tous les niveaux (2).
1/ Le contexte de production de la stratégie d’un développement à la base
Les premières politiques définies par l’Etat du Sénégal juste après l’indépendance, à l’instar d’ailleurs des autres Etats africains, portaient sur leurs flancs, les germes de leur propre destruction. En effet, à son accession à la souveraineté internationale, le Sénégal a hérité d’une organisation marquée par des déséquilibres économiques et des disparités territoriales très fortes qui ont affecté les planifications et initiatives, en matière de développement.
Ainsi, c’est sur la base de tels déséquilibres qu’on a essayé d’insuffler une