dev.synt.1
MINISTERE DE L’EDUCATION
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ÉPREUVE : FRANÇAIS
Lycée GHARDIMAOU2
Classes : 1ère Année S 1-2-3
DEVOIR DE SYNTHESE N°1
Professeur : Dahmani Tarek
2011/2012
Durée : 2 heures
Texte :
Les Parisiens et la campagne
Les Parisiens montrent aujourd’hui un goût immodéré pour la campagne. [...]. Le dimanche, la population, qui étouffe, en est réduite à faire plusieurs kilomètres à pied, pour aller voir la campagne, du haut des fortifications1.
Cette promenade aux fortifications est la promenade classique du peuple ouvrier et des petits bourgeois. Je la trouve attendrissante, car les Parisiens ne sauraient donner une preuve plus grande de leur passion malheureuse pour l’herbe et les vastes horizons.
Ils ont suivi les rues encombrées, ils arrivent éreintés2 et suant, dans le flot de poussière que leurs pieds soulèvent; et ils s’assoient en
Famille sur le gazon brûlé du talus, en plein soleil, parfois à l’ombre grêle3 d’un arbre souffreteux, rongé de chenille. Derrière eux, Paris gronde, écrasé sous la chaleur de juillet ; le chemin de fer de ceinture siffle furieusement, tandis que, dans les terrains vagues, des industries louches empoisonnent l’air. Devant eux, s’étend la zone militaire, nue, déserte, blanche de gravats4, à peine égayée de loin en par un cabaret de planches. Des usines dressent leurs hautes cheminées de brique, qui coupent le paysage et le salissent de longs panaches de fumée noire.
Mais, qu’importe! Par delà les cheminées, par delà les terrains dévastés, les braves gens aperçoivent les coteaux lointains, des prés qui font des tables vertes, grandes comme des nappes, des arbres nains qui ressemblent aux arbres en papier frisé des ménageries d’enfant ; retirent leurs vestes, les femmes se couchent sur leurs mouchoirs étalés; tous restent là jusqu’au soir, à s’emplir la poitrine du vent qui a passé sur les bois, puis, quand ils rentrent dans la fournaise5 des rues,