Detour
Le détour
Introduction :
La notion de détour vise à nous faire réfléchir sur une grande diversité de thèmes tels que le temps, la vitesse, la liberté, le risque, la franchise ou la diplomatie. On peut définir le détour comme un tracé qui s’écarte le chemin direct (le détour d’un chemin) ou comme l’action de parcourir un chemin plus long que le chemin direct (faire un détour). Le détour a ainsi deux dimensions : une dimension de fait, à savoir que bien souvent je ne peux pas me rendre d’un point A à un point B sans avoir à contourner quelque obstacle (montagne, rivière, etc.), et une dimension d’action, à savoir qu’en dehors des obstacles qui nous obligent au détour, nous pouvons aussi choisir librement et volontairement de prendre le temps de faire un détour au risque de s’égarer. Le détour se détermine donc à la fois comme obstacle et comme risque, mais aussi comme preuve de ma liberté et de ma capacité de décider ce que je dois faire de mon temps. Ainsi, le détour est fondamentalement lié à la notion de trajet ou de parcours. Cheminements qui peuvent aussi bien s’entendre sur le plan extérieur du voyage que sur celui (intérieur) de la pensée. Entre le niveau le plus élémentaire et le plus intérieur se déclinent un bon nombre d’espèces de détours dont nous allons étudier quelques cas : le détour par la fiction, le détour stratégique et les détours du langage et de la pensée. L’idée principale de l’étude de cette notion est que le chemin le plus direct n’est pas forcément le meilleur à prendre. L’étude du détour se situe dans le contexte contemporain d’un monde épris de vitesse, un monde dans lequel nous ne supportons généralement pas d’attendre ou d’être patients, un monde dans lequel il faut éviter au maximum de perdre son temps qui, comme chacun sait, est de l’argent. En effet, le monde actuel vise le direct, recherche le gain de temps, il s’agit d’aller droit au but en pensant