On peut tenter de cerner le désir en le différenciant du besoin, d'une part, de la pulsion, de manière plus ambiguë, cependant, d'autre part. Les besoins renvoient à la nature biologique de l'être humain (cf. le vivant.) Il y a là un ensemble de nécessités naturelles : boire, manger, dormir. Celles-ci ne sont absolument pas différenciées ou singulières. Ces nécessités sont semblables pour tout individu de l'espèce. Les pulsions, quant à elles, relèvent de la théorie de l'inconscient, en particulier de celle de Freud (cf. l'inconscient). Ce sont des forces psychiques (comparables à de pures forces physiques) qui prendraient naissance au plus profond de notre psychisme et tenteraient de se réaliser. Une pulsion peut être meurtrière, sexuelle, sadique. A la pulsion, rappelons que s'oppose la censure qui refuse plus ou moins consciemment la pulsion. En résulte un rapport de force entre ce que Freud nomme le ''ça'' (le réservoir des pulsions) et le surmoi (censure). Une pulsion, en fonction de ce rapport, peut rester dans l'ombre ou au contraire se réaliser. Ainsi la pulsion n'est pas nécessairement consciente (on songera aux pulsions homosexuelles que l'individu peut nier, refuser ). On distinguera alors le désir de la pulsion, par ceci que le désir est conscient. Je sais que je désire. Je sais aussi ce qu'est l'objet de mon désir : cet aliment, ce corps, la présence de telle ou telle personne, etc. Néanmoins, il est évident que les pulsions animent, comme une force tellurique, souterraine, le grand jeu des désirs dont j'ai conscience. On ne peut donc séparer la question du désir de la question de l'inconscient.
Décrivons l'expérience du désir. Je passe devant une pâtisserie et mon regard aperçoit soudain, dans la vitrine, un macaron ou un mille feuilles. Cet objet exerce sur moi un attrait. Je désire l'acheter et sentir le goût du sucre dans ma bouche. J'entre dans la pâtisserie ; et il se trouve que la serveuse me paraît charmante. Je regarde avec une certaine