De la révolution cosmologique
Il est un fait évident c’est que nous avons toujours observé la nature, seulement ce n’était jamais la même. Elle est cet environnement physique que nous habitons, que nous contemplons, que nous admirons mais aussi celle qui nous effraie, qui nous intrigue et qui est le lieu de toutes les spéculations métaphysiques. Cette nature est celle du scientifique, du peintre, du poète, du promeneur, du théologien, celle devant laquelle nous plions les genoux et nous rendons grâce à Dieu, mais aussi celle sous laquelle je tente de dégager du sens et de l’ordre. Monde dont une vieille tradition a voulu que nous la nommions métaphoriquement « mère », tant elle nous fait naitre et nous apporte toutes les ressources dont nous avons besoin. Mais elle peut aussi être cette « marâtre » qui nous arrache tout, dévaste ceux qu’on aime en faisant trembler les terres et soulever les mers. Bonne ou mauvaise mère, la nature nous renvoie tous à un complexe œdipien dont nous nous ne détacherons jamais, car le monde c’est avant tout « notre monde » et la perception de cette « phusis », ne s’épuise nullement. Cette ensemble même tronqué, énigmatique voire mystique, reste bien « notre monde » : ce à quoi nous avons constamment à faire du fait de notre présence.
Pourtant si l’homme est présent au monde et se situe dans l’univers, il a cette capacité exclusive de se mettre aussi à distance du réel et de se le « re-présenter ». Cette représentation du monde reste bien tributaire de l’homme et par là, c’est dans ce monde humain que se forme et se développe le projet d’une science de l’univers.
« Ce qu’il y a d’incompréhensible c’est que le monde soit compréhensible » disait Einstein, voilà peut-être tout le mystère et l’ineffable par excellence ; lorsque le surnaturel et le subnaturel se confondent, et que le divin apparait comme la seule réponse au pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ?