De la norme du gout, hume
Hume
De la diversité des goûts
Dès le début du chapitre, Hume remarque la grande variété de goût et d'opinion entre les hommes. Il n'y a donc pas de norme de goût même entre ceux qui partagent une langue, une histoire, une culture... communes, ce que Hume semble appeler "préjugés. Cette grande variété d'opinion est encore plus frappante lorsque l'on s'intéresse aux autres cultures et si, comme Hume, on se tourne vers l'histoire et tout ce qu'elle peut nous apprendre. Cette ouverture d'esprit semble très chère au philosophe qui refuse l'ethnocentrisme, voire l'égocentrisme propre à l'homme qui tend à considérer comme "barbare" ce qui lui est étranger. Cette critique ne s'applique pas essentiellement aux occidentaux puisque Hume explique bien que ce rejet se fait de toute part. Lorsque l'on porte une attention particulière à la diversité des goûts, on réalise, dit Hume, qu'elle s'étend plus encore qu'on ne le pensait puisqu'une étude minutieuse révèle une discordance même chez ceux qui semblent s'accorder. La faute à la sémantique puisque sous un même terme chacun range des idées différentes. Le rapport signifiant-signifié n'est pas toujours clair et certains signifiants portent pour les uns une connotation qu'ils n'ont pas pour les autres. Les hommes pensent différemment et la langue employée est trompeuse et peut créer une impression factice d'unanimité. Hume remarque que depuis toujours, les hommes, encouragés par les poètes, louent les mêmes vertus et blâment les mêmes vices. Nous pensons alors que c'est la morale qui nous pousse à tomber d'accord et Hume accepterait cette explication s'il y avait une réelle unanimité dans l'éthique. Mais c'est de nouveau la sémantique qui appuie la réfutation de cette idée. La vertu est connotée positivement alors que le vice connote le blâme, mais ces idées, acceptées par tous car véhiculées depuis longtemps, et notamment par Homère, sont floues. Hume semble penser qu'on ne peut trancher