Philo
Introduction :
La validité de nos connaissances ne dépend pas seulement de nos capacités intellectuelles. Il est possible d’avoir l’esprit bon mais d’en faire un mauvais usage. Dans ce texte, Hume confirme cette vérité générale en nous invitant à distinguer deux sens de la vérité. Le premier est logique. Est vrai ce qui n’est pas contradictoire. L’important est alors de savoir bien raisonner a priori. Le second concerne l’accord de la pensée avec le réel lorsque nous affirmons qu’une chose existe ou n’existe pas. Dans ce cas, il faut nous fier à l’expérience. Hume est soucieux de montrer la spécificité de ce dernier type de connaissance. Quels sont ses arguments et quels sont les enjeux d’une telle distinction ?
1. Les deux domaines de la connaissance humaine
A. La connaissance démonstrative
Le début du texte nous place d’entrée au cœur du sujet. Plusieurs idées sont présentées. Hume s’intéresse à la nature des « recherches humaines ». Il apparaît que celles-ci se divisent en deux. D’un côté nous trouvons les objets connaissables par démonstration. Ce sont « la quantité et le nombre » et Hume affirme qu’il n’y en a pas d’autres. Nous sommes ainsi dans le champ des mathématiques. Ce domaine est remarquable par son abstraction. Le mathématicien travaille sur des symboles conventionnels (a, x, y, etc.) qui peuvent signifier, par exemple, des longueurs. Quant au nombre, c’est une façon de quantifier qui peut s’appliquer à une très grande diversité d’objets. L’arithmétique cherche les lois qui régissent leurs relations et il est possible de prouver la fausseté d’un calcul car les rapports entre les nombres sont immuables et saisissables par la raison seule, c’est-à-dire séparée de nos sensations. Le mathématicien s’appuie sur des propositions reconnues pour vraies pour en déduire une autre. Démontrer c’est établir une certitude par le moyen d’un raisonnement qui porte la marque de la nécessité.