De gaulle à québe
Durant la traversée, il confie à son gendre : « Je compte frapper un grand coup. Ça bardera, mais il le faut. C'est la dernière occasion de réparer la lâcheté de la France. »
C'est le dimanche matin, 23 juillet, que de Gaulle débarque à l'Anse-aux-Foulons, à Québec. Le Colbert bat pavillons français et québécois. Sur le quai, il est reçu de façon protocolaire par le gouverneur général Roland Michener et par le premier ministre Daniel Johnson. Après une courte escale à la citadelle, Johnson et lui se rendent à l'Hôtel de ville où le président prend son premier bain de foule. Il déclare alors : « Nous sommes liés par notre avenir. Mais on est chez soi, ici, après tout ! Ce que nous faisons ici et là-bas, nous le faisons toujours un peu plus ensemble... Toute la France, en ce moment, regarde par ici. Elle vous voit. Elle vous entend. Elle vous aime. ».
De Gaulle et Johnson empruntent ensuite la route 138 (à l'époque, route n°2) en limousine jusqu'à Sainte-Anne-de-Beaupré où les deux hommes d'État assistent à la messe dite par l'archevêque de Québec, Maurice Roy. Après un nouveau bain de foule, ils dînent au Château Frontenac en compagnie de dignitaires fédéraux et québécois. Après le repas, de Gaulle déclare : « On assiste ici comme dans maintes régions du monde à l'avènement d'un peuple qui, dans tous les domaines, veut disposer de lui-même et prendre en main ses destinées. Qui donc pourrait s'étonner d'un tel mouvement aussi conforme aux conditions modernes de l'équilibre de notre univers et à l'esprit de notre temps ? En tout cas, cet avènement, c'est de toute son âme que la France le salue.