Croissance, niveau de vie et mode de vie
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La croissance de l'économie française a débouché sur une transformation profonde des modes de vie au cours du siècle. L'augmentation de la productivité agricole et l'essor de l'industrie, puis des services, ont alimenté un vaste mouvement de bascule des campagnes vers les villes, amorcé au siècle précédent. Dès les années 1930, le taux d’urbanisation dépasse 50%. Depuis 1975, ce mouvement parait atteindre une limite avec 75% des habitants vivant en ville, même si la population rurale qui progresse reste celle des grandes agglomérations (phénomène de «rurbanisation »).
Ce processus s'accompagne d'une amélioration, lente mais bien réelle, des conditions de vie, permise par l’élévation des revenus des ménages : aussi bien les revenus directs, du fait de la répartition des gains de productivité, que les revenus indirects à travers la redistribution et les biens collectifs offerts par les pouvoirs publics et les organismes de Sécurité Sociale (éducation, santé…). Premier bénéficiaire : le logement. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, la majorité des Français n’a pas de sanitaires, souvent pas d'eau courante et un faible éclairage au gaz.
A Lille par exemple, en 1908, seulement 5% des logements ont des WC. Aujourd'hui, 95 % des foyers français en sont équipés. A Paris, en 1926, 42,3% des habitants vivent à au moins deux personnes par pièce, contre 18,5% en 1995. Entre 1946 et 1996, le nombre moyen de personnes par pièce de logement passe de 1,15 à 0,62.
Alternatives économiques hors-série n°42 4ème trimestre 1999 p.