Croissance economique
Trois courants expliquent l’évolution des approches de la croissance :
1- approche pessimiste
Pour D. Ricardo on ne peut échapper à l’état stationnaire parce que les mécanismes économiques s’opposent. Ainsi la population augmentant, le prix des biens nécessaires (achetés par les travailleurs) ne cessera de croître, et finit par paralyser la croissance.
Pour Malthus contrairement à la loi des débouchés de J.B. Say, l’incitation à la consommation et à l’investissement devient insuffisante pour dynamiser le système. L’incitation à la consommation, parce que la richesse tend davantage à se concentrer entre les mains des rentiers au lieu de se diffuser dans l’ensemble du corps social. L’incitation à l’investissement, parce qu’il ne vaut pas la peine de produire davantage lorsque les débouchés se révèlent insuffisants. C’est donc autant pour des raisons économiques que pour des raisons démographiques que le système se bloque, que la croissance est freinée, puis empêchée.
2- approche moraliste
Keynes pense que du fait d’une utilité marginale forcément décroissante, l’attrait de la marchandise se réduit peu à peu et que d’autres activités, jugées plus valorisantes comme la culture, les amis, la politique, viennent alors progressivement se substituer aux activités économiques (passer des valeurs d’avoir à des valeurs d’être). La croissance se poursuit donc.
Pour J.K.Galbraith, malgré une forte croissance, la pauvreté n’a pas été éliminée dans les pays riches comme les Etats-Unis, du fait des inégalités et du refus majoritaire d’une redistribution suffisante des richesses.
3- approche catastrophiste
Le rapport Meadows du club de Rome (1972), pour éviter l’épuisement des ressources naturelles, la multiplication des pollutions et l’augmentation de la population mondiale, préconisait la croissance zéro. Il recommandait d’entamer sans tarder une transition vers un « état