Critique littéraire - une vie
Lorsque qu'à 17 ans Jeanne Le Perthuis des Vauds sort du couvent, elle est pleine d'espoir et d'illusion sur sa vie future. Elle regagne la propriété familiale en Normandie ou elle pense trouver un mari qui l'aimera et passer des jours heureux entourée de sa famille. Cependant Jeanne est totalement ignorante sur le monde, elle se marie avec Julien de Lamare - ce qui marque le début d’une multitude de désillusions. En effet son mari n'est pas digne de son amour il va la tromper plusieurs fois et la faire souffrir au point qu’elle tentera de se suicider. Son seul réconfort sera son fils Paul qu'elle élèvera en vrai "mère poule" mais celui-ci la décevra à son tour. Il va d'abord l'abandonner, puis la ruiner. Elle sera donc obligée de vendre sa maison normande des Peuples qu'elle adore. Jeanne finira sa vie en compagnie de sa servante et « sœur de lait » : Rosalie - avec qui Julien l'avait d’ailleurs trompé.
L'optique judiciaire de Maupassant part du principe que « l'œuvre de l'écrivain par les thèmes développent, par les oppositions ou suggérées, reflète sans conteste la pensée de l'homme. » Une vie est une leçon sur la déception féminine « la vie humaine est la plus douloureuse forme de vie ». Jeanne va de la souffrance à l'ennui... La vie oscille donc comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui. Cette vision désabusée n'est-elle pas celle du romancier lorsqu'il suit pas à pas la vie de l'héroïne, oscillant de la souffrance à l'ennui? La souffrance est si l'on excepte les rares moments de bonheur du début de l'ouvrage, omniprésente tout au long du roman: souffrance physique lors de la naissance de Paul, assimilée à une forme de mort.
Mais c'est surtout la souffrance morale qui est ressentie, d'autant plus fortement que les illusions de l'héroïne ont été plus grandes. La première désillusion est celle du mariage, lorsqu'elle s'aperçoit que l'amour conjugal est loin de ses rêveries de jeune fille. Autre