Critique littéraire La chambre des officiers
Le livre La chambre des officiers est le premier roman de Marc Dugain, publié en 1998, traduit dans plusieurs langues et ayant reçu 18 prix littéraires. Il a été adapté au cinéma par François Dupeyron et a représenté la France au festival de Cannes. L'auteur a bien connu une « gueule cassée» : Son grand-père Eugène Fournier, auprès duquel il a passé son enfance, ce livre lui est dédié. La plus grande partie de l'histoire se déroule sur cinq années, dans la chambre des officiers, une chambre d’hôpital du Val-de-Grâce, où échoue Adrien Fournier. Ce jeune lieutenant a été victime d'un éclat d'obus qui lui a arraché toute la partie inférieure du visage. Il est ainsi devenu une «gueule cassée». Il lui faudra accepter la situation, le regard des gens et trouver l'espoir d'un après. Un après son beau visage, un après l'obus, un après l’hôpital, un après la guerre. Il y parviendra grâce au soutien de ses amis Weil, Penanster et Marguerite, défigurés comme lui. Et grâce à Clémence, à son souvenir qui l'aidera à supporter son quotidien monotone, entre opérations, abattements et espoirs dans la chambre des officiers. «Moi, le mutilé de la face, je ne vieillirais pas. La guerre m'a fait vieillir à vingt-quatre ans. Je n'ai pas eu le courage de me suicider.
J'ai eu le courage de ne pas me suicider.
La rancœur, l'aigreur menacent. Je fais face à l'ennemi intérieur.»
Adrien et ses amis mènent une lutte continuelle contre leurs blessures et contre eux-mêmes pour ne pas céder au facile échappatoire qu'offre la mort. Leur but? Redonner un sens à leur vie. Il s'agit d'une histoire où l'accent est mis sur les sentiments et les émotions, avec des phrases simples et percutantes, de l'ironie et des métaphores bien choisies qui renforcent le contenu tout en le rendant plus supportable. Malgré la dureté du récit, les personnages nous offrent une belle leçon d'amitié pour un roman d'une force incroyable mais aussi plein de pudeur et de