Critique De Le Hobbit 3

772 mots 4 pages
Scinder un bouquin de moins de 400 pages en trois films de plus de deux heures trente chacun, inévitablement, cela suggère des implications financières qui ne se justifient pas toujours sur un plan artistique.
Les producteurs ont du mal à abandonner les mannes financières colossales que représentent chaque segment de leurs franchises phénoménales, et profitent de la complicité des fans qui eux-mêmes n’envisagent pas de faire le deuil (les James Bond récurrents sur cinq décennies, les super-héros qui se déclinent au-delà du raisonnable...).
De Twilight à Harry Potter, en passant par le récent Hunger Games, les romans divisés n’ont pas toujours fait l’unanimité et Le Hobbit, qui s’en était plutôt bien sorti avec deux premiers volets épatants, est peut-être l’exemple le plus frappant dans sa conclusion. On étire ici et là le bouquin de Tolkien, et on fait quelques ajouts plutôt judicieux, mais voilà, ce troisième chapitre cale un peu alors qu’il ne démérite jamais sur ses 2h20 de spectacle axé essentiellement sur l’action. La faute revient à un plan bataille colossal, une rixe de 5 clans au pied de la Montagne Solitaire qui a été libérée du dragon au feu dormant, le cruel Smaug dont chaque apparition érigeait le second épisode au statut de chef d’oeuvre d’heroic fantasy.
A part quelques rares scènes bavardes, cet ultime volet se divise donc en feu d’artifices et moments plus intimistes d’émotion, quand les deux ne s’entremêlent pas pour susciter l’enthousiasme aveugle des plus grands fans qui seront toujours prêts à fermer les yeux quand Peter Jackson, réalisateur habité par l’oeuvre, leur offre toutes les raisons d’applaudir.
L’ouverture est épique, et fait feu de tout bois pour convaincre. Elle dévoile la destruction de la cité lacustre des Hommes par le reptile volant revanchard, magnifique créature survolant des décors glorieusement abîmés. Nous n’avons pas le temps de chercher à se remémorer où nous en étions restés au précédent épisode, un an auparavant, le

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