Crise greque
Lucien Lemieux | | IntroductionLe XXIe concile général, tenu à l’automne des années 1962 à 1965 et dénommé Vatican II, a généralement rassemblé 2,500 évêques, dont 28 du Québec. Lors des huit premiers conciles, les épiscopes présents provenaient du Moyen-Orient, à quelques exceptions près; l’épiscope de Rome, plus tard dénommé pape, n’avait convoqué aucun de ces conciles et n’y était pas présent. Les douze conciles suivants, réunis en Europe, étaient majoritairement composés d’évêques de ce continent. À Vatican II, seulement le tiers des évêques catholiques romains y exerçaient cependant leur ministère. Des seize documents, dont le contenu fut mis au vote lors du concile : quatre constitutions, neuf décrets, trois déclarations, sept demeurent de première qualité : deux sur l’Église, une sur la Révélation divine où est valorisée l’Écriture sainte, une autre sur la liturgie, les trois autres traitant de l’œcuménisme, de l’Église et les religions non chrétiennes, et de la liberté religieuse. Ce concile est le premier, en histoire du christianisme, qui s’est penché sérieusement sur l’entité et la mission de l’Église.À l'écoute de l'Esprit Saint et du monde, la hiérarchie ecclésiastique a fait acte d'humilité lors de ce concile. Elle a abandonné le monopole qu’elle s’était accaparée depuis le Bas Moyen Âge sur l'être humain, sur la vérité, même sur l'ecclésialité. Aucun nouveau dogme n'a été ajouté, aucun anathème n a été prononcé. A plutôt été présentée une Église qui redécouvre ses racines dans la présence aux personnes, dans la communion entre ses membres et dans son service au monde. Le communautaire prédomine sur l'individuel; l'autonomie des valeurs terrestres et la fécondité du dialogue sont reconnues.Par comparaison au concile Vatican I (1869-1870), jusqu'alors omniprésent au Québec dans la continuité du concile de Trente (XVIe siècle), on passait d'une Église institution à une Église communion, d'une Église société à