Crise financière au mexique et en amérique latine
0. Introduction
Le 15 août 1982, le Mexique annonce qu’il ne peut plus rembourser sa dette souveraine et déclare un moratoire à trois mois sur le paiement du principal de sa dette. Cela crée un effet de raréfaction générale des crédits qui provoque la déclaration de cessation de paiement de la plus part des pays latino-américains. L’Amérique du Sud et L’Amérique Centrale s’enfonce dans une crise systémique de surendettement et entre ainsi dans la « décennie perdue » des années 1980, selon l’expression consacrée. La dette ne cessera de croitre depuis 1982 ; elle passe de 331 milliards de dollars en 1982 à 442 milliards en 1989. D’autre part, le taux d’investissement diminuera fortement de23-25% du produit intérieur brut dans les années 1970 à 16% à partir de 1983.[1] L’inflation augmentera et se généralisera dans presque tous les pays de la région, dans certains cas même, se traduira par de l’hyperinflation. D’autre part, les couts sociaux découlant et de la crise et de plans d’ajustement seront très important.
Pour avoir un aperçu plus concret de la virulence de la crise, penchons-nous sur la situation du Mexique. En l’espace de six mois, le taux de change passe de 27 à 70 pesos pour un dollar, puis en période de taux de change libre le rapport se situe entre 100 et 200 pesos par dollar. L’inflation passe de 15% en 1973 à 35% en 1981 pour atteindre pratiquement 100% en fin 1982. Quant à la dette totale, la même année, elle avoisine 85 milliards de dollars, soit la seconde dette la plus élevé, après le Brésil pour les pays en voie de développement.[2]
1. Les origines de la crise
Cette crise résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs, internes et externes.
a) La bancarisation de la dette
Un des facteurs externe de la crise est la privatisation et la bancarisation de la dette extérieure des pays latino-américains. Dans le contexte des euromarchés et plus particulièrement du recyclage des