Cours sur la concience
Il s’agit là sans doute d’une des formules les plus célèbres de l’histoire de la philosophie puisqu’elle inaugure un changement radical dans la pensée du sujet : c’est à partir du constat de la pensée que se déduit notre existence. Dans ce passage du Discours de la méthode, Descartes cherche à savoir ce qu’il peut y avoir d’indubitable. Si nous voulons être assurés de la vérité de nos connaissances, nous devons rejeter toutes celles qui sont incertaines. C’est ainsi que Descartes entreprend méthodiquement de douter de tout ce qui n’est pas absolument certain. Sera ainsi vrai et certain ce qui est indubitable, ce dont on ne peut douter. Attention, il s’agit bien de remarquer que le doute de Descartes est ici méthodique, c’est-à-dire qu’il est le chemin qui permet de parvenir à la vérité, ce qui le distingue du doute sceptique dont le résultat est une paralysie de la pensée. Ainsi, puisque nos sens nous trompent parfois, nous ne pouvons entièrement leur faire confiance et nous devons alors douter des informations qu’ils nous fournissent : rejetons donc comme faux tout ce que nos sens nous apprennent. Puisque en mathématiques il arrive que des raisonnements soient faux, nous devons aussi rejeter toutes les connaissances mathématiques. Puisque dans le sommeil, et plus particulièrement dans le rêve, nous n’avons pas conscience que nous rêvons, rien ne nous assure véritablement que nous ne sommes pas sans cesse en train de rêver.Même si Descartes sait bien qu’il ne rêve sans doute pas et que toutes les mathématiques ne sont pas fausses, il nous montre ici qu’il ne peut en être assuré puisque le doute est possible. Il précisera d’ailleurs qu’il faut distinguer le domaine de la connaissance de celui de l’action : si, dans le champ de la connaissance nous devons douter de nos sens, dans le champ de l’action ceux-ci sont très précieux, je ne vais pas me mettre à douter de mes sens au moment où je traverse la route et qu’un camion arrive en me disant