Cours anglais
L’univers du soin a bien changé en cinquante ans... Comment percevez-vous l’évolution du métier d’infirmière ?
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À l’époque, l’infirmière était considérée comme l’assistante du médecin. Puis elle a acquis une part d’autonomie dans son travail : ce que l’on appelle le rôle propre de l’infirmière. Par exemple, au niveau des actes mis en place auprès du malade, comme son confort, par exemple.
Plus d’autonomie, cela veut-il dire plus de responsabilité, voire sur le plan pénal ?
Oui, bien sûr. Mais la responsabilité pénale existait déjà avant. Le médecin ne couvre rien. L’infirmière est responsable de ses actes, y compris si la prescription du médecin est erronée. Car elle aurait dû savoir qu’elle était erronée ! Elle doit être en mesure de comprendre la prescription de A à Z. Elle doit connaître et surveiller les manifestations indésirables. C’est énorme. C’est, selon moi, surtout cela, cette prise de responsabilité qui s’est développée avec le temps. À l’hôpital, les équipes se sont étoffées. L’infirmière est chef d’une équipe. Elle a ainsi la responsabilité du travail des aides-soignants
Est-ce que cela fait peur à certains de vos étudiants ?
Y en a-t-il qui, à cause de cela, abandonnent leur cursus ? Il y en a qui le découvrent, effectivement, mais très peu qui interrompent leur cursus pour cette raison. Les raisons d’une interruption sont plutôt d’ordre financier. Surtout que la moyenne d’âge des étudiants a augmenté : beaucoup sont en couple, parfois avec des enfants. Ces trois ans de formation, à raison de trente-cinq heures de cours par semaine, peuvent représenter beaucoup de sacrifices. Depuis la mise en place d’un nouveau programme en 2009, le diplôme d’État est assorti d’un grade de licence, mais avec deux fois plus de cours qu’un cursus classique de fac.