corrigé du bac
Mme Tim est la femme du châtelain de Saint Baudille. Autour d’elle s’organisent des fêtes familiales dont le narrateur garde le souvenir.
[…] Mme Tim était abondamment grand-mère. Les filles occupaient aussi des situations dans les plaines, en bas autour.
A chaque instant, sur les chemins qui descendaient de Saint-Baudille on voyait partir le messager et, sur les chemins qui montaient à
Saint-Baudille, on voyait monter ensuite des cargaisons de nourrices et d’enfants. L’aînée à elle seule en avait six. Le messager de Mme Tim avait toujours l’ordre de faire le tour des trois ménages et de tout ramasser.
C’étaient, alors, des fêtes à n’en plus finir : des goûters dans le labyrinthe de buis; des promenades à dos de mulets dans le parc ; des jeux sur les terrasses et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas dans les grands combles du château dont les planchers grondaient alors de courses et de sauts, comme un lointain tonnerre.
Quand l’occasion s’en présentait, soit qu’on revienne de Mens
(dont la route passe en bordure d’un coin de parc), soit que ce fût pendant une journée d’automne, au retour d’une petite partie de chasse au lièvre, c’est-à-dire quand on était sur les crêtes qui dominent le labyrinthe de buis et les terrasses, on ne manquait pas de regarder tous ces amusements.
D’autant que Mme Tim était toujours la tambour-major. Elle était vêtue à l’opulente d’une robe de bure, avec des fonds énormes qui se plissaient et se déplissaient autour d’elle à chaque pas, le long de son corps de statue. Elle avait du corsage et elle l’agrémentait de jabots de linon. A la voir au milieu de cette cuve d’enfants dont elle tenait une grappe dans chaque main, pendant que les autres giclaient autour d’elle, on l’aurait toute voulue. Derrière elle, les nourrices portaient encore les derniers-nés dans des cocons blancs. Ou bien, en se relevant sur la pointe des pieds