corrigé bac français 2014 série S/ES
L’amour est certainement l’un des sujets qui a le plus inspiré les poètes, dans tous les lieux comme dans toutes les époques: des poètes de l’Antiquité à ceux de nos jours, en passant par Ronsard, Hugo, Apollinaire ou Aragon, on n’en finirait pas de citer les auteurs auxquels le sentiment amoureux a inspiré certains de leurs plus beaux vers. Chacun, pourtant, a su traiter le thème à sa façon. Nous en avons l’illustration avec les trois textes qui nous sont ici proposés : le premier, écrit par Victor Hugo vers 1850, en pleine période romantique, le second extrait du recueil d’Aragon Le Fou d’Elsa (1963) dont le titre est à lui seul tout un programme et le troisième, composé par le poète et écrivain contemporain Claude Roy. Si ces trois poèmes ont en commun l’amour, ils ne le traitent pas de la même façon. Victor Hugo évoque l’amour en général, la puissance d’une force amoureuse qu’il personnifie sous les traits de la déesse Vénus ( « Avez-vous ? vu Vénus à travers la forêt » ) et qu’il décrit comme une puissance naturelle qui doit s’opposer à celle de la mort inévitable (« Que dit-il, le brin d’herbe ? et que répond la tombe ? »).Son texte présente l’amour comme une loi vitale, universelle, divine (« Dieu veut qu’on ait aimé ») et nous invite – dans une sorte de« Carpe diem » – à nous y conformer tant que cela est possible (« Les mortes d’aujourd’hui furent jadis les belles »). Les deux autres textes apparaissent comme des propos adressés à la personne aimée. Aragon évoque un amour enflammé (»« tant je t’aime que j’en tremble) qui correspond bien au titre de son recueil, et semble faire serment à cette personne aimée d’une fidélité éternelle (ce qu’il a de temps « Tout humain / Nous dormirons ensemble » en même temps que d’une )certaine soumission (« Aussi longtemps que tu voudras »). Enfin, Claude Roy présente son amour comme une sorte d’accord mystérieux, d’harmonie entre lui et celle qu’il aime (« Je suis simplement content d’être là