Correction corpus jeunesse
Correction de la question de corpus sur la jeunesse.
Le corpus à étudier se compose de trois documents de genres et d’époques variés. Le premier est une lettre ouverte publiée par Zola en 1897, au cœur de l’affaire Dreyfus ; elle s’intitule « Lettre à la jeunesse ». Le second texte est un pamphlet de G. Bernanos, Les grands cimetières sous la lune, écrit dans le contexte de la guerre d’Espagne, en 1938. Le troisième document est une image : c’est une affiche réalisée par les étudiants des Beaux-Arts qui, comme la majorité de la jeunesse française, se sont révoltés au mois de mai 1968. Ces documents s’intéressent aux relations, souvent tendues, entre les générations.
1. A travers ces trois documents, on peut dégager plusieurs visages de la jeunesse. Ces portraits varient en fonction du point de vue de celui qui s’exprime. Selon que ce regard est celui des aînés ou des jeunes eux-mêmes, le portrait est élogieux ou dévalorisant. Zola et Bernanos développent le point de vue des aînés, et c’est une vision critique de la jeunesse. E. Zola, inquiet d’une vague d’antisémitisme et de haine parmi les jeunes au moment de l’affaire Dreyfus, donne l’image d’une génération privilégiée et inconsciente des risques de dictature que peut générer son attitude violente : « ne commets pas le crime d’acclamer le mensonge, de faire campagne avec la force brutale, l’intolérance des fanatiques et la voracité des ambitieux. La dictature est au bout ». Ignorante des combats que la génération précédente a menés pour instaurer une République, la jeunesse ne se mobilise pas pour défendre la justice et venir en aide à un homme accusé à tort. Elle ne fait pas un bon usage de la liberté d’expression que les aînés ont conquise. Néanmoins, Zola concède des qualités à la jeunesse, qu’il l’invite à exploiter pleinement : il lui reconnaît une forme d’innocence et d’intégrité morale : « toi qui n’es pas dans nos