Corpus de poésie
Nombreuses sont les différences formelles qui existent entre ces textes. La plus évidente concerne leur disposition sur la page : les poèmes de Verlaine et Baudelaire sont disposés en strophes ( huit distiques pour le premier, deux quatrains et deux tercets pour le second). En revanche, les vers se suivent dans le madrigal de Ronsard et le poème de Desnos. Cette première observation permet, en outre, d’isoler une forme fixe – le sonnet – qui s’oppose à la forme « libre » des autres poèmes. On remarque également une opposition entre les vers libres de Desnos et les vers syllabiques classiques des autres poètes. On lit en effet dès les premiers vers de « Non, l’amour n’est pas mort » : « Non, l’amour n’est pas mort en ce cœur et ces yeux et cette bouche qui / proclamait ses funérailles commencées ». Le vers 1 comporte 18 syllabes, le 2 en comporte 11 ; en revanche les autres textes sont composés soit d’alexandrins (textes de Ronsard et Baudelaire), soit d’octosyllabes (texte de Verlaine). Enfin, la disposition des rimes diffère d’un texte à l’autre : Ronsard débute par deux quatrains de rimes embrassées auxquels succède un distique avec une rime plate, les six derniers vers rimant de manière plus libre (selon le schéma D E D C D E). Baudelaire a composé un sonnet français (c’est à dire deux quatrains de rimes embrassées, un distique avec une rime plate puis un quatrain de rimes croisées), Verlaine enfin n’utilise que des rimes plates.
Cependant, ces textes sont réunis au sein d’un même corpus parce que tous appartiennent à la poésie amoureuse. En effet, dans leurs poèmes Ronsard et Verlaine expriment la souffrance d’un amour non payé en retour. Le premier avoue « Souffrir beaucoup de mal, beaucoup