Corneille
À cette date, après une décennie de gloire – il est élu à l’Académie française dès 1647 -, ses pièces rencontrent moins de succès et Pierre Corneille cesse d'écrire pendant près d'une dizaine d'années. Il revient au théâtre en 1659 mais la faveur nouvelle pour les œuvres de Jean Racine moins démonstratives relègue ses créations - encore nombreuses - dans l'ombre. Il cesse d'écrire après l'échec de Suréna en 1674 et sa vie devient difficile (il doit être pensionné par Louis XIV), même si ses anciennes pièces continuent à être représentées.
Son œuvre importante, riche de 32 pièces, est diverse puisque à côté de comédies proches de l'esthétique baroque et pleines d'invention théâtrale comme dans L’Illusion comique ou dans des « comédies-machines », Pierre Corneille a su donner sa véritable dimension à la tragédie moderne naissante au milieu du XVIIe siècle. Aux prises avec la mise en place des règles classiques, il a marqué de son empreinte le genre par les hautes figures qu'il a créées : des âmes fortes confrontées à des choix moraux fondamentaux (le fameux « dilemme cornélien ») comme Rodrigue qui doit choisir entre amour et honneur familial, Auguste qui préfère la clémence à la vengeance ou Polyeucte placé entre l'amour humain et l'amour de Dieu. Si les figures des jeunes hommes pleins de fougue (Rodrigue, le jeune Horace) s'associent à