Copier n'est pas créer
C’est une excellente copie, claire et rigoureuse mais aussi très originale. On constate que l’élève réfléchit par elle-même et ne restitue pas un cours. Une note supérieure à 15 s’impose donc.
Difficulté du sujet
Même si la candidate a eu, comme c’est probable, un cours sur le travail, la question est un peu déroutante car elle prend le sujet à l’envers ! Il serait assurément plus facile de traiter "le travail a-t-il un sens ?" ou bien "le travail est-il une obligation morale ?", etc.
Qualités de la copie
C’est une copie qui est à la fois claire et rigoureuse (elle applique en toute simplicité les règles de la dissertation) tout en présentant une approche personnelle, voire inattendue du sujet. L’élève a manifestement été sensible à la connotation actuelle de la question (la grève, le refus du travail en tant que protestation sociale, collective et légitime) mais elle n’est pas tombée dans le piège d’un devoir purement anecdotique type "conversation autour de l’actualité". La seconde qualité de la copie est l’utilisation justifiée et l’exploitation adroite des références philosophiques (Rousseau et Hegel). On voit que ces philosophes ont été bien compris, et leurs doctrines ne sont pas seulement rappelées, elles sont expliquées et commentées, dans un souci manifeste de les rapporter à la seule question posée.
Défauts de la copie
Il y a une lacune, c’est Kant ("le travail est une obligation morale") que l’on attend en vain. Mais ce n’est pas grave, car on ne reproche pas à une copie de ne pas citer ceci ou cela. En revanche, on peut regretter l’absence d’interrogation sur le sens de l’expression "avoir un sens" ici (est-ce avoir une signification ? une justification suffisante ? une légitimité ?) même si la question de la finalité du refus de travailler est soulevée en troisième partie. Par ailleurs, les développements ne sont pas bien structurés, ils sont à plusieurs reprises un peu décousus.
Conclusion
Cette copie présente de