Rien n'est encore joué à Copenhague. Malgré la distribution, vendredi 11 décembre, aux 191 délégations présentes, d'un texte de synthèse de sept pages, le désaccord persiste entre pays industrialisés et pays en développement. Ce "compromis" ne perd pas de vue la finalité de limiter la hausse de la température sur la planète à 1,5 C° ou 2 C° (le chiffre définitif reste à définir) et garde, comme moyen principal, la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais un point d'achoppement demeure : comment se répartir les efforts ?Lundi 14 décembre, les pays africains, soutenus par les pays en développement du G77, ont manifesté leur colère en suspendant pendant quelques heures leur participation aux groupes de travail. Ces derniers estiment en effet que la conférence de Copenhague néglige l'importance du renouvellement des engagements, au-delà de 2012, des pays industrialisés dans le cadre du protocole de Kyoto qui est, à ce jour, le seul instrument légal contraignant contre le réchauffement climatique.
Or le protocole de Kyoto n'engage que les pays industrialisés, alors que la convention climat des Nations unies, que le sommet doit aussi mettre à jour, concerne 194 Etats signataires. De leur côté, les pays industrialisés ne souhaitent pas fournir tous les efforts et réclament un véritable engagement des pays en développement. Selon l'ONU, "la crainte principale des pays développés, c'est d'être contraints à un accord qui affaiblirait leurs capacités à combattre la pauvreté et à se développer économiquement".
UN ECHEC "IMPENSABLE"
Ces positions divergentes sont cristallisées dans un conflit qui oppose la Chine et les Etats-Unis, respectivement premier et deuxième pollueurs de la planète. Vendredi, les Etats-Unis ont réagi au texte de compromis par la voix de Todd Stern[->0], le chef de leur délégation : "Les Etats-Unis[->1] n'iront pas à un accord sans que les plus grands pays en développement s'impliquent et prennent des actions réelles." Une déclaration qui