Confession d'une femme"dissertation"
31 janvier 2003
Les actes de paroles
La théorie des actes de parole a été proposée par J. L. Austin en 1962 dans son œuvre “Quand dire c'est faire”. Cette théorie relève du domaine pragmatique, c'est-à-dire des relations que la langue garantit avec ses utilisateurs et des effets qu'elle engendre dans un contexte verbal ou non verbal. D'après Austin, toute énonciation non seulement produit un énoncé selon un certain nombre de règles linguistiques (acte locutoire) mais aussi réalise une action qui modifie une situation en faisant transparaître une intention pragmatique de la part de l'énonciateur (acte illocutoire). Les énoncés formulés dans des contextes favorables sont “heureux” par opposition aux énoncés “malheureux” car le contexte ne permet pas la réalisation de l'acte. Des énonciations sont heureuses selon des conditions de félicités. Des énonciations sont malheureuses si ces conditions ne sont pas remplies. Austin parle alors d' “échecs”. L'étude de la “doctrine des échecs” semble particulièrement intéressante dans la mesure où elle met en lumière la profonde complexité des actes de paroles. En effet, la distinction entre des énonciations heureuses et malheureuses peut, à priori, sembler évidente puisqu'il peut paraître possible de déterminer intuitivement dans quelle mesure un acte est heureux ou non. Austin montre que de nombreux paramètres entrent en ligne de compte. Dès lors, plusieurs questions se posent. Quel est le rôle joué par la notion d'échec dans la théorie des actes de paroles? Nous verrons que cette notion est indispensable pour déterminer le “bonheur” ou le “malheur” d'un énoncé. Dans quelle mesure Austin parvient-il à synthétiser les différents types d'échecs? En considérant la multiplicité des actes de parole, Austin est conscient qu'une synthèse absolue n'est pas envisageable. Une telle synthèse serait-elle nécessaire? A la lumière des pensées de Searle et d'Austin lui-même, nous pouvons penser que tenter de parvenir à