Comparons nos langues
Une démarche d’apprentissage du français auprès d’Enfants Nouvellement Arrivés (ENA) Présupposés généraux De nombreux auteurs tels que Weinrich, Abadallah-Pretceille (directrice adjointe CIEP), Galisson ou encore Dalgalian, issus des sciences du langage et/ou des sciences de l'éducation, plaident pour une éducation plurilingue. "Le bilingue intériorise l'Autre comme une part de lui-même, une autre modalité de lui-même"1 et cela à tous les niveaux de la communication, ne serait-ce par exemple qu'en modifiant l'ouverture de la bouche pour prononcer des sons et des mots nouveaux, en utilisant une syntaxe, un lexique différents etc. Ainsi "avoir intégré l'Autre en soi, c'est ne plus jamais pouvoir regarder les autres comme complètement différents. C'est les appréhender dans ce qu'ils ont de commun et de différent."2 L'objectif général serait alors "l'ouverture à l'Autre qui n'est qu'un aspect particulier d'une éducation ouverte".3 L'ENA n'arrive pas vierge de tout langage, il possède déjà une langue maternelle, voire aussi d'autres langues. L'intérêt est donc d'utiliser ces connaissances langagières que l'élève détient déjà. Car ces compétences sont transférables à toute nouvelle langue. "C'est avec sa propre parole que le bilingue construit sa seconde langue, son autre soi-même"4. Ce postulat sert de base aux activités développées dans ce projet. Les séances comparons nos langues sont donc intitulées ainsi car la démarche est avant tout fondée sur la comparaison, sans hiérarchisation. Elle sert simplement à déceler les points communs et les différences entre les langues pour favoriser l'appropriation d'une langue nouvelle. Cette démarche s'effectue ensemble, entre élèves et enseignant, en prenant en compte les singularités du groupe-classe. Ces séances se veulent réflexives pour les élèves mais aussi pour l'enseignant qui prend conscience des disparités/similarités. La méthodologie se veut active et participative, motivante en tout cas.