Comparaison marx nietzsche
La corde est tendue entre la bête et le Surhomme : l'homme est un être transitoire, une étape dans la création du supérieur à partir de l'inférieur, du surhumain à partir de l'inhumain, du plus à partir du moins. Poussé par la volonté de puissance ( la vie meme ), l'être humain peut transformer en une oeuvre harmonieuse le chaos dont il est issu.
Sous la corde, sous le pont, se trouve l'abîme : la participation de l'humain au devenir, c'est-à-dire à son propre dépassement, est une entreprise risquée et dangereuse rien ne lui assure qu'il réussira à se surmonter lui-même. Cette idée de risque, de danger, est importante à plusieurs égards : d'abord, elle empêche de considérer le mouvement de l'inférieur au supérieur comme un cheminement prédéterminé ; ensuite, elle confère à l'existence humaine son caractère tragique, c'est-à-dire marqué par l'intensité de la douleur et de la joie ; de plus, elle est reliée à l'idée d'inégalité entre les êtres hu¬mains, puisque ce ne sont pas tous les individus qui sont forts et héroïques enfin, elle donne à l'existence sa dimension ludique : tel le funambule sur sa corde, l'être humain jouit des défis que lui pose la vie et, à travers eux, c'est de lui-même qu'il