communiquer est - ce renoncer a la violence
Ce qui pose problème avec la question « Recourir au langage, est-ce renoncer à la violence? » c'est qu'elle suggère que langage et violence sont distincts, que choisir l'un c'estfermer la porte de l'autre. La violence est l'emploi illégitime ou du moins illégal de la force. C'est ce qui s'exerce avec une force impétueuse contre ce qui fait obstacle; à ce caractère se joint presque toujours l'idée qu'il s'agit d'impulsionséchappant à la raison. Renoncer à la violence c'est l'abandonner, c'est ne plus l'envisager comme une possibilité. Le langage, quant à lui, est un système de communication propre à l'Homme, c'est l'expression verbale de la pensée, soit intérieur, soitextérieure. Le langage suppose donc une volonté d'exprimer quelque chose, de faire appel à sa raison. Recourir à celui-ci c'est chercher à échapper à une situation par le dialogue. Or il existe une violence verbale. De même l'intention de recourir à laviolence (appel au meurtre par exemple) peut être transmise à autrui par le langage. L'opposition que la question met en avant ne semble pas se vérifier dans notre expérience empirique des rapports entre les êtres humains.
Comment le recours audialogue pourrait-il mettre fin à toute volonté de violence si celle-ci peut passer par la parole? Le problème posé porte sur la nature et la fonction du langage. Le langage est-il suffisant pour éviter tout recours à la violence?
Le langage, en tantque système privilégié par l'Homme pour la communication, fait appel à notre raison et nous aide ainsi à distinguer le bien du mal, le bon du mauvais, à comprendre l'impasse engendrée par la violence et à renoncer ainsi à celle-ci. Néanmoins, laviolence peut aussi être l'intention du langage; par cela j'entends que l'acte de communiquer peut avoir un objectif de violence. Finalement, comme les conflits peuvent avoir pour sources des pensées inconscientes, l'influence du langage sur [à continuer]