Commentaire d'arrêt ce 9 juillet 2010, mr et mme alain mathieu
L2 droit Gpe N°4
Commentaire d'arrêt
Les circulaires, non attaquables aux contentieux théoriquement, peuvent néanmoins être déférées au Conseil d'Etat par voie de recours pour excès de pouvoir, comme nous l'avons pu voir avec l'arrêt Institution Notre-Dame du Kreisker en 1954. En 2002, dans un arrêt de section du Conseil d'Etat Mme Duvignères, la Cour de cassation vient préciser, éclaircir le régime contentieux des circulaires, régime longtemps suivi aux conditions de la jurisprudence Kreisker. L'arrêt Mr et Mme Alain Mathieu, vient en 2010 confirmer la solution de l'arrêt Mme duvignères.
En l'espèce, dans notre arrêt du Conseil d'Etat du 9 juillet 2010, Mr et Mme Alain Mathieu, une circulaire relative à l'impôt de solidarité sur la fortune, réitère des dispositions contraires aux droits et libertés garantis par la Constitution de 1958. Mr et Mme Alain Mathieu demandent l'annulation des instructions fiscales et le renvoi des articles 885 A, 885 E et 885 U du code général des impôts au Conseil constitutionnel afin de contrôler leur conformité à la Constitution.
Leur demande est refusée par le ministre du budget des comptes publics et de la réforme de l'Etat. Les époux Alain Mathieu saisissent alors le Conseil d'Etat par la voie du recours pour excès de pouvoir.
« Mr et Mme Mathieu soutiennent que les dispositions de ces articles, réitérées par les instructions 7 R-1-89 du 28 avril 1989 et 7-S-1-92 du 11 février 1992, sont contraires, d'une part, au principe de d'égalité devant l'impôt, compte tenu de la différence de traitement qu'elles prévoient entre les contribuables mariés et les concubins notoires soumis à une imposition commune et les personnes ne vivant pas en concubinage notoire, lesquelles sont imposées séparément et, d'autre part, méconnaissent le principe de l'égale répartition des charges de la Nation entre tous les citoyens à raison de leurs facultés contributives, énoncé à l'article 13 de la Déclaration des droits de