Commentaire d'arrêt, cass, 3 juin 2009
« Les vacances, c'est tout un travail de repos très difficile. » (Robert Frost). La recrudescence des émissions de téléréalités depuis quelques années a fait surgir diverses questions dans le domaine juridique, notamment sur la qualification de la relation existante entre les participants à une émission de téléréalité et le producteur de cette dernière. L’arrêt rendu par la chambre sociale le 3 juin 2009 témoigne de ce phénomène dans le cadre de la qualification par la Cour de cassation, du contrat de participation à une émission de téléréalité en contrat de travail.
Dans le cadre de l’émission télévisée « L’ile de la Tentation », quatre couples sont amenés à tester leurs sentiments amoureux lors d’un séjour de douze jours sur une île. Leur séjour est intégralement filmé pour que leur quotidien soit retransmis au public. Les participants doivent respecter l’acte du « règlement participants » qu’ils ont signé. Enfin, à l’issue de ce séjour, il n’y a ni gagnant, ni prix, cependant, leurs frais de séjours sont pris en charge par la production qui leur verse également une somme de 1525 euros correspondante à la possibilité pour cette dernière d’une exploitation future du nom ou de l’image du participant.
Au terme de l’émission, les participants saisissent la juridiction prud’homale dans le but de voir requalifier le « règlement participants » en contrat de travail à durée indéterminée de manière à obtenir de la société de production le paiement de rappels de salaire et d’heures supplémentaires, ainsi que des indemnités et dommages-intérêts consécutifs à la rupture. Le conseil des prud’hommes rejette la qualification de jeu télévisé retenu par la production et requalifie ce dernier en contrat de travail à durée déterminée. La société de production interjette appel et la Cour d'appel de Paris, par trois arrêts en date du 12 février 2008, a confirmé les jugements du Conseil de Prud’hommes du 30 novembre 2005 et reconnu