Commentaire ulrich sophie
Ulrich Sophie, Félix Eboué, gouverneur général
Le document est un témoignage d’Ulrich Sophie sur Félix Eboué datant de 1950. Six ans plutôt, le 16 février 1944,F. Eboué était terrassé par une congestion pulmonaire. Ce témoignage met en évidence l’attachement patriotique de Félix Eboué à la France ainsi que son dévouement pour exporter ce sentiment patriotique dans la colonie dont il est en charge. Ulrich Sophie s’intéresse ensuite aux causes de cette attachement à la « Mère patrie ».L’auteur part d’un évènement anecdotique pour faire une analyse pour le moins subjective relevant presque d’une analyse psychologique du personnage de Félix Eboué.
Ainsi, au deuxième paragraphe nous apprenons que pendant une visite d’Ulrich Sophie à Félix Eboué rentré d’Oubangui, ce dernier se mit à « rire aux éclats » à la lecture d’une lettre provenant d’un chef de tribu local qui exprime tout son amour pour la France.
C’est ce rire témoignant d’un sentiment de satisfaction profond que l’auteur va analyser. Dès la première phrase il fait part de la préoccupation d’Eboué pour le « développement patriotique de ses administrés » Eboué était alors administrateur en Oubangui, l’actuelle République Centrafricaine. Nous comprenons tous le sens de ce rire lorsque ce chef local qui représente le cœur traditionnel même de la tribu est capable de parler de la France en des termes aussi élogieuses (« la belle France » ; « heureux de l’issu de la guerre ») et lorsqu’il a une connaissance aussi pointue de la « Mère Patrie ». C’est ainsi qu’il cite Joffre, héros de la bataille de la Marne, et qu’il se risque même à une analyse de la guerre (« si nous n’avions pas eu Joffre »). Ce rire est donc l’expression d’un sentiment de mission accomplie. En effet, si le chef de tribu est « conquis », le reste de la communauté le sera de fait, la transmission est assurée. Eboué s’inscrit donc, comme tant d’autres de ses contemporains, dans la politique assimilationniste française.