Commentaire Scène 3 L'île des esclaves Marivaux (1ère partie)
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Le XVIIIe siècle, plus connu sous le nom du Siècle des Lumières, joue un grand rôle dans la littérature française, qui était, avant cela, souvent censurée. Les philosophes, et autres intellectuels, prônent l’instruction, désirant sortir le peuple de l’ignorance avec leurs différentes œuvres. Les pièces de théâtre, en faisant partie, connaissent un grand succès. En effet, la libération apportée par la mort de Louis XIV en 1715, amène à un renouvellement du théâtre, avec le retour des Comédiens-Italiens qui furent chassés par le Roi. C’est dans cette lignée que trouve place Marivaux, un journaliste, romancier, et plus particulièrement auteur de pièces de théâtre, avec ses comédies se rapprochant de la Commedia Dell’arte, introduisant par exemple des personnages qui en sont issus, comme Arlequin dans « L’ile des esclaves », pièce de 11 scènes, écrite en 1725. Dans celle-ci, et comme dans beaucoup d’autres, il exploite le thème emblématique du couple maître-valet, désirant instituer le respect entre les deux individus, et détourne la règle de bienséance qui, dans le théâtre classique, empêche un maître de dévoiler ses sentiments lui-même, rôle qui était alors donné à son esclave et confident. Cette pièce présente donc deux couples maître-valet, Iphicrate et Arlequin, et Euphrosine et Cléanthis, qui s’échouent près d’une île et qui partent alors s’y réfugier ; celle-ci est dirigée par un chef, Trivelin (représentant le philosophe des Lumières par sa grande sagesse), qui leurs explique la principale règle de son île : les statuts doivent être inversés, provoquant un échange thérapeutique. L’île devient alors une utopie.
Ainsi, dans la scène 3, Cléanthis acquiert le rôle d’Euphrosine, et se prend vite au jeu, au point de s’emporter et de la critiquer, allant même jusqu’à divulguer certains de ses secrets, dévoilant alors son véritable visage, ainsi que la jalousie et la haine qu’elle éprouve envers sa maîtresse.
De quelle manière Marivaux dresse-t-il le